La Mort Blanche

Un groupe d’amateurs de trekking s’est aventuré jusqu’à une zone peu fréquentée par les randonneurs et sise hors des sentiers balisés. Leur objectif – outre de renouer avec une nature sauvage et inviolée – était de tenter d’apercevoir quelques-unes des espèces rares de la faune locale, qui toutes se concentrent dans cette région précisément en raison de sa faible fréquentation.
La plupart des marcheurs se connaissent car ils font tous partie du même Club alpin et font régulièrement des excursions ensembles. Certains sont même amis de longue date et partagent d’autres activités que la randonnée. Quelques nouveaux se sont toutefois joints cette année et ils ne connaissent pas encore très bien le groupe. En outre, un journaliste – désireux de faire un article sur cette région préservée – ainsi qu’un policier en civil – chargé d’enquêter sur une vieille affaire dont certains indices se trouveraient dans le coin – se sont invités à la marche, à laquelle il faut encore ajouter le guide.

Malheureusement et, curieusement en dépit des prévisions météo, le temps se dégrada rapidement au point de tourner tempête. La neige se mit à tomber tellement fort qu’il fut bientôt impossible de voir à un mètre. Les conditions devinrent si mauvaises que quelques randonneurs perdirent le contact avec le groupe, tandis qu’un autre se blessa sérieusement en chutant sur une souche en contrebas. Après lui avoir fait un garrot, le groupe parvint à se réfugier dans un chalet isolé. Sur place, ils trouvèrent de quoi se faire à manger et prodiguer les premiers soins au blessé. Inquiets pour ce dernier et pour leurs camarades égarés, ils décidèrent de passer la nuit ici en espérant que la tempête aura passé d’ici au lendemain. Ils discutèrent sur les options à envisager, plusieurs d’entre eux souhaitant reprendre leur route initiale, certains que les égarés avaient rebroussé chemin ; d’autres voulaient au contraire partir à leur recherche dès la fin de la tempête ; un petit groupe enfin, – dont le médecin – estima qu’il serait prudent de ramener sans délai le blessé à leur point de départ.

Hélas, les conditions empirèrent encore pendant la nuit. La tempête se transforma en blizzard, de sorte qu’il était vain de penser pouvoir sortir aujourd’hui. Sans électricité, ni téléphone, ni réseau mobile, le groupe ne pouvait pas donner l’alerte. Il ne pouvait qu’attendre. Sauf que l’état du blessé s’était dans l’intervalle dégradé et qu’il devenait urgent de l’hospitaliser.
C’est ainsi que les joueurs se trouvent en fin de matinée, après un petit-déjeuner roboratif, à discuter de leurs options…